La Sainte-Chapelle de Paris : focus sur un chef-d’œuvre

La Sainte-Chapelle de Paris : focus sur un chef-d’œuvre
La Sainte-Chapelle à Paris

Commencez la journée en découvrant une œuvre d'art ! Aujourd'hui, lumière sur l'un des emblèmes du patrimoine français : la Sainte-Chapelle de l'île de la Cité à Paris, joyau de l'architecture gothique qui rouvre ses portes au public le 23 juin.

La Sainte-Chapelle voulue par Louis IX, futur Saint Louis, est un lieu de culte édifié par le roi très pieux afin d’y recevoir les reliques de la Passion du Christ, acquises auprès de Baudoin II de Courtenay, empereur latin de Byzance. Sa construction fut aussi un acte politique donnant au monarque l’occasion de renforcer le prestige du royaume capétien et d’affirmer sa puissance auprès de la chrétienté occidentale.

Saintes reliques

Louis IX obtient tout d’abord en 1239 la couronne d’épines du Christ pour la somme astronomique de 135000 livres. En septembre 1241, il acquiert la relique de la Vraie Croix, deux reliques du Saint Sang, une pierre du Sépulcre, des vêtements du Christ et la chaîne qui l’aurait attaché. L’année suivante, ce seront le fer de la lance avec laquelle Jésus fut transpercé, l’éponge, le roseau, le manteau de pourpre, une partie du suaire qui enveloppa son corps et le linge qu’il portait lorsqu’il lava les pieds de ses disciples durant la Cène : vingt-deux reliques au total, pour lesquelles l’édification de la chapelle sacrée se devait d’être digne.

La Sainte-Chapelle de Paris, vue de l'extérieur ©Guilhem Vellut

La Sainte-Chapelle de Paris, vue de l’extérieur ©Guilhem Vellut

Un chef-d’œuvre du gothique rayonnant

On ne connaît pas le nom du génial maître d’œuvre qui imagina cette construction en forme de châsse monumentale, enclavée dans l’imposant édifice que fut la résidence principale des rois de France dans l’île de la Cité. Chef-d’œuvre du gothique rayonnant érigé entre 1242 et 1248 sur le modèle des chapelles palatiales, cette envolée de pierre armée enflammée de vitraux reflète parfaitement le souhait du monarque : en prolongement des appartements royaux, deux chapelles superposées, surmontées d’une flèche et reliées par deux petits escaliers à vis.
La chapelle basse est dédiée à la Vierge et destinée au culte des habitants du palais. En forme d’immense crypte, elle est le reflet d’une architecture réfléchie, ponctuée de quatorze colonnettes servant de soutien au volume démesuré de la chapelle supérieure. Proche des berges de la Seine, elle subira, au cours des siècles, diverses dégradations, dont la première, occasionnée par la crue de 1690, souffla les vitraux et abîma la modénature, exigeant un premier remaniement.

Vue de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle de Paaris ©Zairon

Vue de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle de Paaris ©Zairon

Une dentelle de pierre et de verre

Réceptacle des reliques, réservée au roi et à ses proches, la chapelle haute est composée de surfaces vitrées qui font office de murs: sur 15 mètres de hauteur, 1 113 panneaux historiés retracent les phases de l’Histoire sainte, de la Passion du Christ et de la translation des reliques au milieu desquels le roi n’a pas oublié de se faire représenter. Surplombant son porche, une rose de 9 mètres de diamètre enchâsse les scènes de l’Apocalypse de saint Jean. Les chapelles sont consacrées le 26 avril 1248. Au mois d’août de la même année, le roi part pour la septième croisade dont il ne reviendra pas, trouvant la mort aux portes de Tunis. Vingt-sept années et la succession de neuf papes seront nécessaires avant que Louis IX ne soit canonisé et ne prenne pour la postérité le nom de Saint Louis.

Les verrières restaurées de la Sainte-Chapelle de Paris

Les verrières restaurées de la Sainte-Chapelle de Paris

Une histoire mouvementée

En sept cents ans, la Sainte-Chapelle et ses vitraux ont eu une vie mouvementée, marquée par d’éternelles réfections. Louis IX avait prévu, dans sa charte de fondation du mois d’août 1248, le financement de leur entretien et de leur conservation en créant à cet effet la charge de maître verrier. Durant leur élaboration, il avait été entendu que chacune des scènes évoquées, incluses dans les médaillons, n’excéderait jamais plus d’un mètre carré entre chaque barlotière, afin de faciliter leur accès en cas de déposition. La première révision fut pour la rose occidentale, refaite en 1485 en style flamboyant. Suivront d’autres, à la suite d’incendies, de pillages et de dégradations dues à la Révolution. À partir de 1846, une importante campagne de restauration donne au monument son aspect actuel.
Ces dernières années, plusieurs interventions ont permis de rendre leur lustre aux vitraux que les tempêtes, la grêle et, la pollution avaient occultés sous une croûte de poussière. De 2007 à 2015, notamment, 9 millions d’euros ont été nécessaires au Centre des Monuments nationaux pour restaurer et isoler sept verrières situées sur le flanc nord ainsi que l’archange de plomb placé devant la flèche, les gargouilles et la grande rose occidentale.

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